Un moine et son élève se promènent dans la forêt.

Ils ont fait vœu de silence et ils cheminent donc silencieusement, dans le recueillement, l’élève à quelques pas du Maître.

Au détour d’un sentier, ils aperçoivent une silhouette féminine au bord d’une rivière et cette femme leur fait de grands gestes.

Lorsqu’ils arrivent à sa hauteur, la femme leur explique qu’elle rapporte des médicaments pour soigner des malades qui risquent de mourir si elle tarde trop à rentrer au village.

Mais l’eau de la rivière a monté, et elle a peur de se noyer.
Les moines peuvent-ils l’aider ?

Le Maître s’agenouille alors devant la femme, et en silence, lui montre par gestes qu’elle doit monter sur ses épaules.

La femme ayant grimpé sur ses épaules, le Maître entre dans l’eau, marche jusqu’à l’autre rive, s’agenouille à nouveau pour que la femme puisse descendre de ses épaules, et il revient de l’autre côté de la rivière où l’attend son jeune élève.

Parvenu au sec, le Maître reprend sa promenade.

Le jeune moine lui emboîte le pas, mais le spectacle auquel il vient d’assister lui a retourné l’esprit !

Comment le Maître a-t-il osé toucher une femme ?
Pire ! il l’a portée. Et dans une position de contact vraiment très… le jeune Moine a du mal à se l’exprimer à lui-même… un contact vraiment très intime.
Cela le choque au plus haut point.
Il doit se taire mais il est horrifié, et il bouillonne d’indignation et d’incompréhension.

Le silence est de mise, et il suit le Maître alors que ses pensées tourbillonnent dans sa tête.

Il passe du stade étonnement au stade scandalisé, puis essaie de revenir au calme, il doit respecter le Maître.

Mais son indignation est totale. Il est violemment choqué par le spectacle auquel il a assisté.

Après 3 heures de marche en forêt sa révolte intérieure hurle toujours aussi fort.

Finalement, n’y tenant plus, il s’approche du Maître et lui demande la permission de lui parler.

Cette permission accordée, il exprime toute sa stupeur :

‘Maître, ne m’avez-vous pas dit qu’un moine ne peut pas toucher une femme ?’

‘Oui, je te l’ai dit’ répond le Maître.

‘Et vous venez de porter une femme sur votre dos !
Pardonnez-moi, Maître, mais je suis scandalisé, comment avez-vous pu faire une chose pareille, c’est honteux et interdit, vous êtes un moine, l’auriez-vous oublié ?’

Le Maître le regarde avec douceur et lui répond :

‘Nous avons quitté cette femme il y a plus de trois heures, mais toi, tu la portes toujours sur ton dos’.

Et toi, y a-t-il des choses que tu portes encore sur ton dos ?

Des choses qui t’ont scandalisé.e, blessé.e, touché.e, mis en colère ?

Des choses qui continuent à te perturber, bien longtemps après que l’événement se soit passé ?

Des choses qu’il est bon d’admettre, de laisser aller, des choses de peu d’importance ou non, qui pèsent toujours sur ton présent, ton cœur, ton devenir ?

Des choses auxquelles tu ne peux rien changer, des événements qui appartiennent au passé, qui ne sont plus, hormis dans ton souvenir ?

Que dirais-tu de laisser aller cela pour continuer ta route dans la sérénité ?

Garance d’Hauvillers

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